Je désire partager mon expérience et mon approche afin de rassurer mais aussi d’informer

« Bonjour à toutes,

Je viens de réaliser mon IVG médicamenteuse aujourd’hui et je désire partager mon expérience et mon approche afin de rassurer mais aussi afin d’informer les femmes concernées/intéressées par ce choix de pratique.

Pour vous mettre dans le contexte, je suis une jeune femme de 27 ans, je vis à Paris et je suis en couple avec mon compagnon depuis 7 mois. Je précise ne pas vouloir encore d’enfant et mon ami non plus.
Je suis tombée enceinte par pure stupidité, confidences pour confidences, ma maman ayant toujours eu du mal à procréer – puisque pratiquement stérile – j’ai toujours été convaincue que je le serai aussi, les certitudes à deux balles. J’ai arrêté la pilule à mes 23 ans par désire de désintoxiquer mon corps de ce contraceptif moyennement bon et j’ai toujours eu en suivant des rapports avec préservatif, jusqu’au jour où je n’ai plus utilisé de condom et par la même occasion mes neurones et mon bon sens !

La suite vous la devinez […].

Comme chacune, je me suis renseignée en plus de mes connaissances basiques en matière d’IVG (puisque c’est la première fois que je me retrouvais face à cette situation) et j’ai opté pour la médicamenteuse à la vue de mon délais de grossesse.
S’en est suivi un premier RDV d’information avec un gynéco, puis un deuxième avec mes résultats de taux beta, puis un troisième avec échographie vaginale de datation (5SA et 3SG en ce qui me concerne) et enfin le quatrième avec début du process d’avortement. Pour votre info de bout à bout la procédure s’est faite en 1 semaine et demie, super rapide !

Concernant le vif du sujet et mon avortement en pratique, j’ai pris en cabinet (lundi 26 septembre) le comprimé de mifépristone dont le rôle est de tuer l’oeuf, donc stopper la grossesse et préparer l’utérus et le col à l’expulsion. Pas d’effets gênants après ce produit si ce n’est dans mon cas des douleurs utérines bien ciblées et des saignements, tu comprends quand même relativement vite que tu vas morfler à la prochaine étape.

36h après, donc ce matin (mercredi 28 septembre) prise des 4 comprimés de cyototec qui eux « détachent le matériel », mon corps a été ultra réceptif et j’ai eu droit au package complet de joyeusetés : diarrhée, vomissements, caillots sortis d’une autre galaxie et surtout douleurs immondes de type contractions 30 min après la prise. Mon utérus a donc travaillé pendant près de 4h (c’était Hiroshima là-dedans soyons honnêtes), après ces longues heures à sauter de la chambre à la douche j’ai enfin expulsé l’oeuf (on le reconnait aisément, c’est rond, clair et gélatineux). J’ai continué d’avoir très très mal même après l’expulsion pendant environ 1h30, ça continuait de labourer et depuis, plus rien, hormis des saignements, ce qui est normal.

En définitive, c’est vraiment une technique qui peut paraître barbare et psychologiquement abrupte puisque la femme se retrouve totalement impuissante face à une douleur vive et aigüe mais aussi, peu évidente puisqu’il faut faire face au visuel.
Je peux comprendre qu’elle en traumatise certaines, en ce qui me concerne j’ai vraiment bien vécu cette IVG, le plus hard pour moi ayant été sans nulle doute la douleur, j’ai eu extrêmement mal pendant longtemps et sans répits, pourtant je suis une habituée des fortes règles et je suis peu douillette, donc oui malgré les anti-douleurs préparez-vous à déguster, c’est un fait !

À l’heure actuelle, je suis lessivée dans mon lit, j’ai repris des forces en mangeant et je suis soulagée que cela se soit terminé.
J’ai mon RDV de contrôle d’ici 15 jours pour confirmer que je ne suis plus enceinte.

Bon courage à toutes ! »

Laure